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Les menuiseries font (aussi) partie de notre patrimoine
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Dans le cas de la rénovation d’un bâtiment classé ou situé proche d’un périmètre classé, la réglementation, édictée par les Bâtiments de France, s’applique également aux menuiseries, portes et fenêtres.
Dans un périmètre classé, inutile d’essayer de contourner la réglementation. « Si vous ne respectez pas les règles dans le mois qui suit, les Bâtiments de France vous appellent et vous demandent d’enlever ce qui n’est pas conforme. Et cela s’applique aux menuiseries », sourit Philippe Drouant, concessionnaire Tryba et Thareaut, installé à Paris.
L’expert de donner l’exemple de ces propriétaires d’un appartement en étage élevé, avenue Foch à Paris. « Ils se sont dit qu’ils pouvaient mettre une persienne en PVC et que personne ne la verrait. Quelques jours après, les Bâtiments de France leur ont demandé de la remplacer par du bois. »
« Seul le bois peut être peint »
Du bois, du bois, du bois. Evidemment, les bâtiments classés – ou dans un périmètre classé – n’ont pas connu le PVC. « Nous travaillons avec des gestionnaires de patrimoine et des architectes pour rénover ou reproduire les menuiseries à l’identique, précise Philippe Drouant. Nous devons respecter les formes géométriques, le type de pose, la couleur et la masse des fenêtres. Aujourd’hui, les architectes sont sensibles à cela, alors que dans les années 1990, c’était le massacre ! »
L’astuce des Bâtiments de France ? Imposer des couleurs – du gris clair, du vert pâle ou du blanc cassé – pour empêcher l’installation de PVC. « Seul le bois peut être peint », rappelle l’expert.
Tenez compte de la réglementation
Remplacer d’anciennes fenêtres en bois par de nouvelles en blanc ou transformer une fenêtre en porte-fenêtre revient à modifier l’aspect visuel de toute la façade du bâtiment. S’il est protégé au titre des abords, vous devez obtenir un avis favorable de la part de l’Architecte des Bâtiments de France avant d’engager tout travaux de rénovation.
Reproduire ou rénover à l’identique : tout un art
Pour reproduire une menuiserie à l’identique, « nous faisons une photo, nous relevons les cotes, nous copions les moulures, photographions les vitraux et nous transmettons le tout au bureau d’études de la menuiserie Thareaut. » Philippe Drouant, formé à l’école du Bois à Mouchard, s’est naturellement tourné vers la maison Thareaut il y a 10 ans. « Je cherchais un fabricant capable de refaire des vitres en bombé. Thareaut sait étudier, dessiner, reproduire, restaurer. Son savoir-faire est exceptionnel. »
Parfois, il suffit de rénover ou de restaurer l’existant. « Dans la majorité des cas, notamment dans les immeubles haussmanniens, nos clients souhaitent retrouver l’aspect extérieur d’antan, ils sont de plus en plus attachés au bois. Quand ils retrouvent des crémones d’il y a 120 ans, ils sont fascinés ! ». Le bois offre aussi une isolation phonique et thermique indéniable, ce qui séduit les propriétaires.
La notion d’isolation ne concerne en revanche pas les Bâtiments de France. « Dans le Marais [à Paris], ils ont interdit de changer des fenêtres de plus de 300 ans. Nous avons donc mis des doubles-fenêtres intérieures et condamné les autres fenêtres pour offrir une isolation correcte aux occupants, sans toucher à l’aspect extérieur. »
Depuis 30 ans que je fais ce métier, j’ai vu des centaines de crémones jetées, alors que ce sont des chefs-d’œuvre ! C’est un bout de patrimoine qui s’en va, à nous de sensibiliser nos clients. »
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